Qu'il soit "pluggé" sur le gabarit génral du bâtiment ou contenu dans les emprises rectilignes d'un prospect, le balcon participe à l'épaississement de la façade. Depuis l'espace public, il révèle la plupart du temps l'usage domestique de l'édifice et s'impose principalement en habitat collectif. Au vu de l'étroitesse des pièces des logements récents - surtout s'ils sont construits dans les quartiers des villes denses et prisées - l'agrément d'un balcon s'impose souvent dès la programmation d'une opération pour étoffer la surface à vivre. Toutefois, cet espace tampon entre extérieur et vie privée s'avère le lieu des paradoxes pour l'architecte. Le volume saillant projette de la surface vers l'extérieur, mais ne perturbe-t-il pas d'uniformité de la façade ? Sa modénature participe-t-elle à l'esthétique des rubans qui scandent l'élévation ou marque-t-elle d'une ponctuation les grands aplats de l'érrière-plan ? L'assemblage des éléments est-il didactique ou la technique disparaît-elle dans un souci d'uniformité ? Par la mise en forme du balcon, le concepteur répond à ces alternatives en domestiquant les préoccupations triviales de ponts thermiques autant qu'il oriente la composition architecturale, voire en souligne l'impact à l'échelle urbaine.

Avec en exemple :
- 187 logements par Sophie Berthelier et Benoit TRibouillet à Boulogne-BIllancourt

N° : 246

Lieu d'édition : Paris

Niveau d'autorisation : Public