Est-il possible d'expérimenter en France ?
En demandant aux acteurs qui façonnent nos cadres de vie ce qu'innover et expérimenter signifie pour eux, ce dossier tente de dégager une vision d'ensemble d'une ambition dont les contours retent souvent très flous. Le mot n'a pas forcément le même sens pour les élus ou pour ceux qui travaillent auprès d'eux, pour les maîtres d'oeuvre, les architectes et les ingénieurs, les enseignants ou les industriels. Tous ont cependant conscience qu'il faut faire bouger les lignes et l'innovation est devenue l'un des quatre volets du rapport des groupes de travail de la Stratégie nationale pour l'architecture (SNA) lancée par la ministre de la Culture. Architecture, ingéniérie et industrie ; des rapprochements et des synergies se créent autant aujourd'hui que par le passé et l'architecte y trouve naturellement sa place pour imaginer des solutions inventives. Derrière l'ambition généralement affichée, le rôle des bureaux de contrôle et des assurances complexifie considérablement la tâche de ceux qui tentent de sortir des standards - quand elles ne brident pas brutalement leurs tentatives. De nouveaux modes de travail tendent cependant à décloisonner les procédures et l'approche du terrain. À l'heure de l'"ubérisation" de la société, les acteurs historiques du monde de la construction semblent condamnés à valoriser, voire à réinventer leurs pratiques s'ils ne veulent pas à leur tour être marginalisés.
N° : 240
Niveau d'autorisation : Public